Three Islands
June Leaf, Richard Stankiewicz, Robert Lax

Dans l’exposition « Three Islands » – trois îlots consacrés à trois artistes américains hors du commun, aux carrières remarquables, le Museum Tinguely Bâle présente des œuvres du sculpteur sur fer Richard Stankiewicz (1922 - 1983), de la femme sculpteur et peintre June Leaf (*1929) et du poète Robert Lax (1915 - 2000), grand maître du Minimalisme.
Trois artistes – deux hommes et une femme, tous trois américains – choisissent indépendamment les uns des autres le même chemin. Ils connaissent leurs premiers succès à New York et à Chicago dans les années 1950 - 60, avec leurs œuvres particulières qui sortent des courants artistiques de l’époque aux USA – Abstraction et Pop Art. Puis, dans les années 60, tous trois fuient le tourbillon de la scène artistique de la métropole pour gagner, chacun, leur île isolée, afin d’y poursuivre leur œuvre dans le calme et la concentration.

Richard Stankiewicz (1922-1983) se retire en 1962 à Worthington, un petit bled dans les forêts du Massachusetts. Il se fait un nom dans l’histoire de l’art pour avoir été un des premiers artistes à créer des sculptures avec de la ferraille rouillée. De ses premières phases de création sont des sculptures poétiques et enjouées, empreintes d’humour et qui, malgré leur première impression d’abstraction, sont étonnamment figuratives : visages, êtres humains, animaux ou groupes de figures.

Stankiewicz rencontre Jean Tinguely à New York en 1960, où ce dernier créé son « Hommage à New York » au Museum of Modern Art. Les deux sculpteurs sur fer ont une forte influence l’un sur l’autre.

Tinguely, à partir de cette rencontre, se met à sculpter ses premières œuvres sur de la ferraille – déchets de la civilisation. Stankiewicz, lui, devient plus abstrait dans son oeuvre.

L’exposition présente à peu près 60 sculptures en fer de Richard Stankiewicz, dont la majorité ont déjà figuré dans les trois stations de l’exposition « Miracle in the Scrap Heap » aux USA, la rétrospective la plus complète de cet artiste à ce jour.


June Leaf (*1929) et son époux, le photographe américano-suisse Robert Frank, se retirent à Mabou, dans la Nouvelle Écosse (Canada). Avec cisailles, pinceau ou crayon, elle met en scène sa propre comédie humaine carnavalesque dont le thème central tourne autour de la danse cruciale de la vie, de l’amour et de la mort : êtres humains ou mythiques, tels centaures féminines, ou humains/oiseaux à divers stades / conditions de leur existence.

Les travaux de June Leaf, que ce soit des sculptures en fer, des œuvres sur toile ou sur papier, ne peuvent être considérés isolément. Ses sculptures, peintures et dessins sont fortement interconnectés : dessins et tableaux constituent toujours les ébauches de ses sculptures, et les sculptures sont les modèles pour ses œuvres sur toile et papier. Il en résulte des études humaines qui ne cessent de fasciner par leurs extraordinaires détails empreints d’originalité.

Sont présentés ici pour la première fois dans un musée européen plus de cent sculptures, tableaux et dessins de June Leaf, qui, originaire de Chicago, partage aujourd’hui son temps entre Mabou en Nouvelle Écosse et New York.


Robert Lax (1915-2000) retreats in 1964 to the Greek island of Kalymnos and later to Patmos. This American poet was repeatedly described as the greatest unknown of American literature; yet his Minimalist poetry, verging on the radical, was widely acknowledged beyond the literary scene. This meditative island hermit made the final leap from insider tip to cult figure status through the film triptych Three Windows – Hommage à Robert Lax by Nicolas Humbert and Werner Penzel.

Robert Lax (1915-2000) s’établit dès 1964 sur l’île grecque de Kalymnos, puis sur Patmos. Le poète américain a toujours été qualifié comme le plus grand inconnu de la littérature américaine ; son œuvre pourtant, caractéristique pour son extrême minimalisme, trouva un public bien au-delà des cercles littéraires. D’hermite insulaire voué à la méditation et connu de ses seuls initiés, il est devenu une figure de culte grâce au film/triptyque « Three Windows – Hommage à Robert Lax » des cinéastes Nicolas Humbert et Werner Penzel.

Fortement marqué par ses années à l’Université de Columbia à New York, Robert Lax, avec l’écrivain Thomas Merton – qui devint par la suite moine trappiste – et le peintre Ad Reinhardt, firent partie d’un groupe de jeunes artistes de l’avant-garde, qui, par leur attitude anti-bourgeoise, passent pour les précurseurs de la « beat generation ». Lax réduisit de plus en plus ses poèmes au strict minimum, adhérant aux mêmes principes dans sa vie quotidienne. Il vécut ses dernières 35 années jusqu’à sa mort sur l’île de Patmos, dans le dépouillement et la lenteur, nécessités absolues face au tourbillon et au bruit de notre civilisation, tels qu’ils sont représentés dans l’œuvre de Tinguely.

Dans le catalogue dédié à Robert Lax, le Musée Tinguely présente sous « Acrobat off », la première publication des « Last notes », les derniers poèmes que le poète rédigea sur Patmos.

Au centre de l’îlot consacré à Robert Lax, le film/triptyque « Three Windows – Hommage à Robert Lax » des cinéastes Nicolas Humbert et Werner Penzel de CineNomad, ainsi que dessins, lettres, documents et œuvres publiées du poète.


Trois catalogues parus chez Benteli-Verlag disponibles individuellement ou en coffret de trois :

Richard Stankiewicz, 196 pages, plus de 100 illustrations,
CHF 45.—

June Leaf, 160 pages, plus de 120 illustrations,
CHF 45.—

Robert Lax, 216 pages, 18 illustrations,
CHF 45.—

Le coffret de trois,
CHF 120.—