p.s. Pavel Schmidt

28 mai – 14 septembre 2008

Né en 1956, Pavel Schmidt est à la fois peintre, dessinateur, sculpteur, poète. Il est un artiste itinérant après des stations de vie dans l’ancienne Tchécoslovaquie, au Mexique, en Suisse, en Allemagne, au Canada, en France et en Italie. Sans atelier fixe, il créé ses œuvres dans des chambres d’hôtel, des ateliers d’emprunt, sur des restoroutes. Ses voyages le mènent régulièrement à Paris et à Munich, en Italie pour réaliser des projets artistiques, à Soleure, et régulièrement à Bienne; il vient tout juste de passer six mois à Gênes où il eut à disposition un atelier du canton de Soleure. Ses voyages sont le reflet de sa curiosité, une source d’inspiration pour ses œuvres, une part intégrante de sa stratégie sur le plan de l’histoire et de la critique culturelle, une stratégie qui se mesure en fonction des divergences qui séparent le nord du sud. Il en résulte des dessins et des textes plurilingues qui réagissent d’une part aux différences culturelles et se basent d’autre part sur des traditions communes.

L’œuvre de Pavel Schmidt se réfère en partie à la longue tradition historique, connue depuis l’Antiquité, de l’iconoclasme, la pratique des classes dirigeantes d’effacer les symboles politiques, religieux et autres du passé pour les remplacer par de nouveaux. Mais, l’artiste dans ce cas ne détruit pas des œuvres originales pour les transformer et les présenter dans un nouveau contexte. Son attention se porte sur la destruction de légitimes images esthétiques et des créations artistiques inspirées de la mythologie grecque ou de l’âge de la Renaissance, mais produites depuis en masse. Reproduites en copies durant ces deux derniers siècles surtout, en particulier à l’intention d’une nouvelle bourgeoisie riche, elles furent copiées en masse durant les dernières décennies et se trouvent éparpillées de par le monde.
Pour ses œuvres sculptées il se tourne vers l’utilisation d’objets artisanaux, Vénus, David, nains de jardin, que l’on trouve partout par millions, dans les jardins et les demeures, où, copiés à l’infini, ils sont devenus insignifiants et démunis de toute valeur, purs objets de consommation avec un côté camelote. Pavel Schmidt ré-infuse ces objets de vie en les détruisant et les réassemblant de manière nouvelle, ou en leur ajoutant de nouveaux éléments, or, vin ou bière. Il les charge d’une signification nouvelle – puis brise le message avec fantaisie et humour.

Ses œuvres demandent que l’on y réfléchit, elles exigent une attention intense, font appel aux facultés visuelles et intellectuelles. Elles nous ouvrent les yeux sur notre culture, sur notre monde, et, donc sur nous-mêmes. Mais cela nécessite un peu d’effort, de la réflexion, une observation exacte. Et, avant tout, il faut la volonté et une ouverture d’esprit pour tout ce qui est nouveau et inattendu.

Manifestation:
Vendredi, 12 septembre 2008, 20 h
fall gartenzwerg – herzzwerchfell
Intervention pyrotechnique de Pavel Schmidt dans le Parc Solitude

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